Jésus « Fils de Dieu » : Attention aux contresens !

 

La notion de « Fils de Dieu » est centrale dans le christianisme mais hélas très mal comprise. « Fils de Dieu » n’est pas à prendre au sens de la mythologie grecque, comme fils de Poséidon. L’Évangile, ce n’est pas l’histoire de Dieu qui envoie son Fils faire une visite sur Terre pour délivrer un message d’amour.

Mais alors, qui est Jésus ? Que signifie l’expression « Fils de Dieu » ? Que signifie l’expression de St Paul dans l’épître aux Romains « Tous ceux qui sont habités par l’Esprit sont des Fils de Dieu » ? C’est l’objet de cette épître.

Joie de croire, joie de vivre (François Varillon)

« Ce que je voudrais, c’est que les chrétiens soient capables de répondre en deux lignes à la question : finalement, que croyez-vous ? (…) Cette réponse tient tout entière dans un adage qui est traditionnel dans l’Église depuis les premiers siècles ; il semble que le premier à l’avoir utilisé est St Irénée, évêque de Lyon, mort vers l’an 200 ; il n’a jamais cessé d’être répété et commenté par les Pères de l’Église, en Orient comme en Occident.

Je vous le cite en latin, afin qu’il ait son cachet d’authenticité : « Deus homo factus est ut homo fieret Deus », c’est-à-dire : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu ».

Est-ce bien l’essentiel de votre foi ? Si, en écoutant cette petite phrase, vous vous dites qu’il y a de l’exagération, une telle réaction signifie que vous n’avez pas encore accédé à l’essentiel de la foi.

L’incarnation de Dieu et la divinisation de l’Homme sont deux vérités rigoureusement corrélatives. C’est absolument traditionnel, c’est le noyau de la foi, le permanent, l’immuable, ce qu’aucun contexte culturel nouveau ne peut modifier. Ce que l’Église ne remettra jamais en question. »

François Varillon

François Varillon (1905 – 1978) est jésuite. Auteur de plusieurs livres, il a aussi donné de nombreuses conférences dont certaines seront publiées à titre posthume.   

 Tous les livres de François Varillon*

Fiche Wikipedia de François Varillon

Dieu, le grand malentendu (Maurice Zundel)

« L’an dernier à Louksor et à Karnak, je revoyais les statues colossales des Pharaons, ces Pharaons dont l’effigie multipliée à des centaines d’exemplaires se dresse à huit mètres de hauteur et veut donner l’impression d’une puissance divine. Le Pharaon dominant son peuple qui n’est que poussière à ses pieds.

C’est ainsi que l’humanité a conçu la grandeur. L’humanité n’a jamais pu comprendre la grandeur que sous la forme de la domination. Le plus grand, c’est celui qui écrase, qui a des sujets, qui commande et exige d’être obéi. C’est celui devant qui le peuple n’est que poussière. Et c’est pourquoi les Pharaons sont divinisés. (…) Le Pharaon est Dieu. C’est l’impression que l’on reçoit immédiatement devant le spectacle de ces statues gigantesques où le Pharaon a multiplié son visage comme le visage de la divinité.

Mais si le Pharaon est Dieu, Dieu est aussi un Pharaon. Cette image de la grandeur divine va traverser l’histoire. Dieu apparaît lui aussi comme un monarque, comme un despote, comme le maître absolu devant lequel nous ne sommes que néant, celui qui peut nous châtier des derniers des châtiments si nous nous soustrayons  à sa volonté.

Cette image corrompt notre esprit, corrompt aussi notre religion, parce que justement l’Évangile nous a apporté une autre échelle de valeurs. À cette échelle de valeur fondée sur la domination, sur l’écrasement de la fragilité humaine par la puissance divine, selon l’image que les hommes étaient alors capables de construire, l’Évangile oppose une nouvelle échelle de valeur, incroyable, merveilleuse, et dont nous n’avons pas encore commencé à comprendre la portée. »

Maurice Zundel

Maurice Zundel (1897 – 1975) est un prêtre mystique auteur d’une trentaine de livre. Il a mené une vie itinérante de conférencier entre la Suisse, la France, la Palestine, l’Egypte et le Liban. 

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 Fiche Wikipedia sur Maurice Zundel

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Sommaire de la vidéo

0’00 – Fils de Dieu, une notion centrale très mal comprise

La notion de « Fils de Dieu » est souvent très mal comprise. Elle tend à faire de l’Évangile une sorte de mythe grecque où Dieu descend faire une visite sur Terre pour délivrer un message d’amour. Visite qui se termine mal, par sa crucifixion. Cette vision de l’Évangile est erronée, Évangile signifie en grec Bonne Nouvelle ; et la Bonne Nouvelle, ce n’est pas que l’on a crucifié un Dieu qui nous invitait à aimer notre prochain. Cette épître est consacrée à comprendre le sens de l’expression « Fils de Dieu » qui se situe au cœur de la théologie chrétienne.

2’35 – Le Concile de Nicée

En 325 le premier concile œcuménique de l’Église s’ouvre sur cette question : que signifie « Fils de Dieu », la définition que le Concile en donne va être fondatrice pour le christianisme.

3’40 – Pleinement homme, pleinement Dieu

Être « fils de Dieu » c’est être pleinement homme et pleinement Dieu. En quoi cette définition du Concile de Nicée est-elle révolutionnaire ?

5’25 – Incarnation et divinisation

Que les chrétiens pensent que Jésus Christ est le Fils de Dieu, tout le monde le sait. Mais que cela a pour corollaire que les hommes soient appelés à devenir fils de Dieu cela semble avoir été largement oublié, c’est pourtant ce que dit St Paul à différentes reprises dans ses épîtres, et c’est ce que n’a cessé de répéter l’Église depuis ses origines comme nous le rappelle François Varillon dans l’extrait précédemment cité.

9’50 – L’idole

L’Évangile nous invite à porter sur Dieu un nouveau regard. Il démasque l’idole à laquelle nous croyons spontanément lorsque l’on parle de Dieu, un Dieu tout puissant nous imposant des lois auxquelles ont doit se soumettre pour ne pas finir en enfer. Il nous révèle avec la Nouvelle Alliance le visage d’un Dieu inattendu…

12’50 – L’amour évangélique & la passion du Christ

L’amour évangélique n’est pas un sentiment. Il n’aime pas pour être aimé, il n’aime pas parce qu’il est aimé, mais aime malgré l’indifférence, malgré l’hostilité. Il n’est pas conditionné par la relation que l’autre nous porte. Il voit l’autre de l’intérieur. Dans l’Évangile, le passage illustrant le mieux l’amour évangélique est la passion du Christ, allant de son arrestation à sa crucifixion. Dans cette vidéo nous reprenons le sens de la croix et pourquoi cet instrument de torture est devenu le symbole des chrétiens.

20’15 – La parabole du vitrail

La parabole du vitrail nous permet de comprendre le sens de la définition de « Fils de Dieu » que donne le Concile de Nicée (pleinement Dieu pleinement homme).

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